23 février 2014

Au Fil de l'histoire # 1


Parce que la broderie a une histoire, Lucie se propose de nous faire en 2014 
des petits exposés culturels.
Nous vous proposons sur le blog un résumé de ses "mini-conférences",  documentées par ses recherches, nourries de sa passion pour l'histoire et la broderie.  

Ces moments de culture viendront enrichir nos connaissances, et quoi de plus agréable que d'apprendre. Cela pourra donner lieu à des ateliers d'apprentissage en fonction du thème traité.

Le premier exposé a eu lieu Vendredi dernier . Au fur et à mesure du déroulement de l'Histoire, tout le monde a arrêté de broder pour écouter avec intérêt le discours et les anecdotes passionnantes, ce qui ne peut être retranscrit....vous le comprendrez...


Image du Blog zezete2.centerblog.net

NAISSANCE DE LA BRODERIE 
ET DU POINT DE CROIX
Episode 1

DÉFINITION DU LAROUSSE
Art de réaliser à l'aiguille, sur une étoffe ou autre support (cuir…), des applications de motifs ornementaux à l'aide de fils de coton, de lin, de soie, etc., ou de métal.
            Ce terme apparaît à la fin du XIIème siècle et se réfère aux motifs décoratifs ornant les vêtements ecclésiastiques.

DE LA COUTURE À LA BRODERIE
            On ne peut aborder l’histoire du point de croix sans se référer d’abord à la genèse de la couture, puis de la broderie.
L’aiguille
Il faut remonter à l’ère Paléolithique pour situer la naissance de la couture. Le fil n’étant pas encore inventé, les vêtements en peaux de bêtes étaient cousus avec les tendons d’animaux et les crins de cheval. Ils constituaient les liens les plus courants pour coudre ensemble deux pièces de cuir. 


Et, pour cela il fallait une aiguille. Faite à partir d’os, l’aiguille à chas apparaît 17 000 ans avant notre ère, On a même retrouvé, en Géorgie (Russie), des aiguilles en ivoire datant de 30 000 ans avant notre ère.


            Dans l’Ancienne Egypte, on utilisait des aiguilles en cuivre, en argent ou en bronze. Ce sont les Romains qui ont développé d’autres outils pour coudre comme les aiguilles plus fines en métal et les dés à coudre en bronze.

            La couture n’était pas seulement destinée à confectionner des vêtements, elle permettait également la réalisation de nombreux objets de la vie courante tipis, besaces, couvertures. 

Le filage, le tissu
            À l’Âge du Bronze, le filage de la laine apparaît avec l’élevage du mouton et de la chèvre. Dès sa sédentarisation (environ 9 000 ans avant notre ère), l‘Homme découvre qu'il peut fabriquer un fil solide en parallélisant les poils ou les fibres végétales  comme la laine et le lin.

Le tissu ayant remplacé le cuir, les Hommes éprouvent l’envie de décorer leurs vêtements pour affirmer peut-être leur rang social ou leur appartenance à une famille, à un clan comme cette tunique  du début de l'âge du Bronze, découverte au Danemark, brodée au point de feston. C’est le premier exemple datable de broderie, c'est-à-dire d'ornementation textile à base de points réalisés à l'aiguillée.

Des applications de cuir et de feutre sont également découvertes en Sibérie dans les monts Altaï, d’où leur nom de "broderies altaïques" ; œuvres de nomades, celles-ci datent du IVème siècle avant notre ère. La première, qui orne une housse de selle, représente des griffons, l’autre, une tenture murale où figure un cavalier sur sa monture. Avant cette date, l’existence de la broderie nous est essentiellement rapportée par les textes et les bas-reliefs.

Bien sûr dans l’Iliade et l’Odyssée, Homère nous parle de la tapisserie que Pénélope défait, refait, mais, là encore nous ne savons pas exactement si elle brodait ou si elle tissait en attendant le retour d’Ulysse.
Il faut attendre ensuite les premiers siècles de notre ère, entre le IVème et le VI siècle environ, pour obtenir d'autres exemples de linge brodé.
 En effet, dans des tombeaux coptes d'Egypte, les brodeurs (car on pense que c’était une activité masculine) connaissaient la plupart des points utilisés de nos jours, et brodaient aussi bien en monochrome qu'en polychrome. Une pièce de broderie Copte est découverte en Egypte dans une tombe datée du IVème siècle de notre ère, représentant les premiers motifs religieux faits en points de reprise et en fils de soie.
 C’est donc en Egypte et en Mésopotamie que va se développer l'art de la broderie à travers de nouveaux points, de nouvelles techniques.




LE LIN
C’est la  plus ancienne fibre au monde (36 000 ans avant notre ère), trouvée dans la grotte de Dzudzuana en Géorgie.
Le berceau de sa domestication reste encore incertain. Mais, c’est sous l'Égypte des pharaons que l’usage du lin a commencé à se développer. Sa production, attestée il y a plus de 6 000 ans, servait à confectionner vêtements, tissus funéraires, voiles de bateaux, cordages ou filets. Les graines étaient consommées pour leurs qualités nutritives.

C’est encore en Egypte que naît l'utilisation de la toile de lin comme support privilégié de la broderie. C’était la seule étoffe dont se vêtaient le clergé et la noblesse en Egypte. On l’utilisait également pour envelopper les momies dont la confection nécessitait jusqu’à mille mètres de bandelettes d’une finesse extrême, enduites d’huile de myrrhe.

Le lin a longtemps été considéré comme étoffe de luxe, à la finesse inégalée, réservée aux castes aisées du peuple. Les plus anciens restes de lin tissé (datés du VIIIème siècle avant notre ère) ont été découverts près de la Mer Morte, en Israël.
Dans la Bible, et particulièrement dans l’Exode, les broderies ont une place très importante dans la description du Temple dans le désert ( Exode 35 «  Le rideau de la porte du parvis était un ouvrage de broderie en fil bleu, pourpre et cramoisi et en fin lin retors »).
Avec l'épopée d'Alexandre, la Méditerranée antique découvre le coton ; bientôt, le fil de coton fera également son apparition.
À Rome, plus les siècles passent, plus  la broderie s'étale sur les tuniques de façon voyante : arabesques et motifs géométriques fleurissent sur les manches et les cols.
Aux IIIème et IVème siècles de notre ère, il est courant de trouver des vêtements brodés même parmi les couches les plus pauvres de la population.

...à suivre...

Cet exposé a pu être réalisé grâce aux éléments trouvés sur le Net. Notamment ceux de :


 Si vous copiez des éléments de cet article, merci de préciser, comme je le fais ici, les sources indiquées ci-dessus. Lucie.


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11 commentaires:

  1. Un grand merci pour cette recherche, très intéressant.

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  2. Merci beaucoup pour tout ce travail de recherches qui est très intéressant et ce généreux partage pour que notre passion commune demeure toujours aussi créative..

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    1. C'est gentil , et c’est encourageant pour Lucie et moi...

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  3. Formidable initiative!
    Merci de nous en faire profiter!

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  4. Bonjour
    Merci pour ce très riche exposé. Très bien fait. Merci pour le partage.Bonne continuation.A bientôt pour la suite.
    Bonne soirée.Bien amicalement.

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    1. Merci pour ce gentil passage. La suite pour bientôt... un épisode par semaine..

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  5. Merci pour ce bel exposé très intéressant ! Ravie de t'avoir rencontrée à Pexiora et merci pour le cadeau ! Amitiés MF

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