Petit décalage de publication pour les exposés...
La suite et la fin du vendredi 14 Février.. épisode 3.
Le XIXème : le siècle du point de croix - La naissance des grilles
Le XIXème siècle
est l'âge d'or du point de croix grâce au développement de l’industrie textile.
La presse féminine se développe. Les premières grilles apparaissent pour la
première fois à Berlin, en Allemagne. Pas moins de 14 000 diagrammes
représentant des scènes champêtres, troupeaux, paysans sont publiés.
" Cette
invention facilita considérablement le report des couleurs sur le tissu. Au
début, le dessin était peint à la main sur papier quadrillé, chaque carré
représentant un point ; il suffisait, pour exécuter le travail, de compter
carrés et points. Les clientes préférèrent d’abord les petits motifs qu’on
travaillait en soie, puis, vers 1830, la mode passa à des sujets plus grands,
réalisés en laine sur canevas : bouquets, oiseaux, temples grecs, autels,
ou encore copies de toiles célèbres. Les premiers modèles furent édités sous
forme de cahiers, mais on s’aperçut rapidement qu’ils se vendaient plus
facilement en feuilles, séparés.
Le
prix variait selon la taille des patrons, le nombre de points et
couleurs ; on pouvait aussi les louer pour une somme modique. On en
trouvait chez les éditeurs, les libraires et les marchands de tableaux ainsi
que chez les détaillants, où l’on pouvait également se procurer le matériel
nécessaire à la réalisation des ouvrages.
Toute
l’Europe s’adonna bientôt à la broderie de laine et la fabrication des modèles
connut un véritable essor, soutenue par une exportation de plus en plus
importante vers l’Amérique du Nord. Berlin devint rapidement le symbole de
cette production, et les notions de laine et de broderie de Berlin firent leur
apparition. La création de diagrammes atteignit son apogée entre 1840 et 1850
(pour la seule année 1840, on dénombre quatorze mille dessins
différents !), mais la demande diminua à partir de 1860. Les fabricants
subirent la concurrence de plus en plus active des journaux de mode qui
commençaient alors à publier des modèles pour leurs lectrices. Puis, d’autres
pays commencèrent à produire eux-mêmes leur dessin, inspirés d’histoires et de
motifs traditionnels de chaque région. La broderie de Berlin perdit ainsi son
importance et aujourd’hui, chaque région dans le monde produit ses propres
dessins, issus d’expérience personnelle et de symboles et couleurs spécifiques. "
Source
: "Autour du Fil, l'encyclodépedie des arts textiles", Editions
Fogtdal, Paris, 1988, volume 3.
Les
fils sont devenus disponibles dans une large gamme de couleurs. Le coton et
l’étamine font leur apparition. Les motifs sont devenus figuratifs, plus
réalistes et plus petits.
Les grandes fresques ont disparu au profit de petits tableaux rapidement réalisés évoquant scènes champêtres, bergères, troupeaux et paysans.
Les grandes fresques ont disparu au profit de petits tableaux rapidement réalisés évoquant scènes champêtres, bergères, troupeaux et paysans.
Pour
la première fois, on produit les « canevas Pénélope », avec leur
trame particulière, qui permet de broder à petit point et demi-point.
On brode
pour le plaisir. Comme George Sand, passionnée de point de croix, qui décora
toute sa maison de ses œuvres brodées.
En 1886, Thérèse de Dillmont, aristocrate
Viennoise, déjà membre de l’Académie de la Broderie de I’impératrice
Marie-Thérèse, et fondatrice d’une école de broderie avec atelier et
publications, s’associe à Jean Dollfus, grand industriel du textile, dont la
maison, DMC, est arrivée intacte jusqu’ à nous.
Elle publie une Encyclopédie
des Ouvrages de Dames, traduite en dix-sept langues, qui se vend à deux
millions d’exemplaires, chiffre inimaginable pour I’époque.
Tout le matériel nécessaire à la broderie et
ses diagrammes entrent dans chaque maison d’Europe et des États-Unis où femmes
et filles d’immigrants ont perpétué la passion du point de croix., grâce au
développement des merceries.
XXème
et XXIème siècles
Au début du XXème siècle et jusqu’aux
années 50, le point de croix n’est plus à la mode. Les femmes lui préfèrent la
broderie blanche ou d’autres points plus libres.
Il disparaît des trousseaux et
des salons pour ne plus exister que dans les écoles pour encore quelques
années. En 1968, disparaissent du cursus scolaire les travaux pratiques comme
la cuisine, la couture et bien sûr la broderie.
Pourtant de 1970 à 1989, le magazine 100 Idées et l’esprit hippie de l’époque
remet au goût du jour les travaux d’aiguilles.
Puis, tout est de nouveau retombé dans l’oubli, jusqu’à ces dernières
années.
Si ce magazine a disparu, d’autres ont
vu le jour donnant un nouvel essor au
point de croix et aux travaux d’aiguilles en général.
Mais, c’est surtout grâce à des créatrices très inspirées pour des brodeuses très passionnées que cet engouement a gagné tant de pays. Les motifs sont riches, variés, modernes mais ne s’éloignant jamais tout à fait des sources : anglaise, néerlandaise, quaker, copte. Tout peut être brodé avec finesse : des paysages, des fleurs mais aussi des pâtisseries, des bonbons, des oiseaux, des animaux. Des grilles, des livres sont régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement, publiés.
Mais, c’est surtout grâce à des créatrices très inspirées pour des brodeuses très passionnées que cet engouement a gagné tant de pays. Les motifs sont riches, variés, modernes mais ne s’éloignant jamais tout à fait des sources : anglaise, néerlandaise, quaker, copte. Tout peut être brodé avec finesse : des paysages, des fleurs mais aussi des pâtisseries, des bonbons, des oiseaux, des animaux. Des grilles, des livres sont régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement, publiés.
Aujourd’hui, presque chaque village a son
« association » ; ce qui prouve bien la vitalité et l’intérêt porté à
cette activité. Grandes et petites villes organisent des salons, des
expositions, attirant toujours beaucoup de monde.
Et enfin, Internet a, là aussi, fait
tomber toutes les frontières. Nous ne sommes qu’à un clic des dernières
nouveautés parues sur toute la planète.
Nous pouvons les découvrir, les acheter pour notre plus grand plaisir.
Le cercle des Brodeuses s’est considérablement agrandi pour former une grande famille.
Le cercle des Brodeuses s’est considérablement agrandi pour former une grande famille.
Cet exposé a pu être réalisé grâce aux éléments trouvés sur le Net. Notamment ceux de :
Si vous copiez des éléments de cet article, merci de préciser, comme je le fais ici, les sources indiquées ci-dessus. Lucie.
Merci de cet article récapitulatif, de ces précisions!Et ..je suis fière d'être parmi celles qui permettent de prolonger l'oeuvre de nos prédécessseurs , tt simplement par passion.
RépondreSupprimerEt on a tellement à apprendre!!!
SupprimerEncore un exposé de Lucie plein de travail de recherche et très intéressant. Nous avons la chance d'apprendre plein de choses tout en brodant. Merci Lucie
RépondreSupprimerC'est vrai que ce sont de vraies découvertes..
SupprimerMerci à Lucie pour toutes ces recherches,que de travail effectué ,très bel exposé, merci aussi à Fabienne
RépondreSupprimerde nous faire partager et conserver ces articles, cela nous donne encore plus l'envie de broder.
Merci à toutes les deux.
C'est gentil. En direct , c'est bien aussi, Lucie vient avec une pile de livres et de documents...
SupprimerMerci à toutes pour ces précieuses documentations.On est heureuse de participer à la survivance de cet art si raffiné.Couson
RépondreSupprimerTrès heureuses.
SupprimerIl est superbe ton article! Merci pour ces recherches et ce partage!
RépondreSupprimerMerci Pili. Lucie cherche et rédige sa synthèse. Je ne fais que l'illustration, pour mieux comprendre et éviter une lecture trop longue...C'est un régal...
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette troisième et dernière partie.Je vous remercie infiniment pour le partage de ce très intéressant article sur l'histoire du fils .Cette dernière partie m'a permis de découvrir quand et comment on été créer les premiers diagrammes.
Bonne continuation pour d'autres articles aussi passionnant.
Bises.Bien amicalement.
C'est vraiment un gentil commentaire, et cela donne envie de continuer. Ce qui ne saurait tarder!!
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